La prévoyance : nécessité reconnue, protection inégale
La dernière étude Toluna Harris pour Collecteam révèle un paradoxe frappant au cœur de la fonction publique territoriale. Si la quasi-totalité des agents (96%) reconnaît l'importance d'une couverture en cas d'invalidité permanente ou d'arrêt maladie prolongé, seulement 62% indiquent avoir souscrit un contrat de prévoyance.
Cette contradiction entre perception du risque et couverture concrète interpelle. Elle témoigne des obstacles qui persistent dans l'accès à une protection sociale complémentaire, malgré une conscience aiguë des enjeux.
L'enquête dévoile également que parmi les agents couverts, trois quarts ont opté pour un contrat proposé par leur collectivité ou labellisé, soulignant le rôle déterminant de l'employeur public dans l'accompagnement de ses agents. Cette donnée prend une résonance particulière alors que le Parlement doit traduire législativement l'accord historique du 11 juillet 2023, qui généralisera les contrats collectifs obligatoires avec une participation employeur de 50%.
Les décideurs territoriaux, conscients de cet enjeu, placent d'ailleurs la qualité de service et l'accompagnement à l'information des agents en tête de leurs priorités lors de la mise en place d'un contrat de prévoyance. Cette approche pragmatique répond à un besoin concret : combler l'écart entre la reconnaissance d'un besoin fondamental et sa traduction en protection effective.
Le travail législatif en cours constitue une opportunité unique de généraliser l'accès à la prévoyance dans la fonction publique territoriale, transformant une nécessité reconnue par tous en réalité partagée par chacun.